L’idée qui avait germé, il y a près de deux ans, entre spécialistes pour lancer les prémices d’un ambitieux programme de recherche lancé par des cadres de l’Ecole nationale polytechnique de Constantine (ENPC) avance à grands pas.

Qualifi é par de nombreux intervenants de première en Algérie lors de sa présentation au mois de
février 2017, le projet de réalisation d’un Bâtiment pilote à énergie positive (BPEP), c’est-à-dire produisant de l’énergie plus qu’il ne consomme, a gagné durant ce bref parcours le soutien de nombreux partenaires, industriels, entreprises publiques et privées et surtout les autorités locales de la ville d’El Khroub.

Lundi dernier, lors de l’ouverture à l’ENPC des Journées techniques sur l’efficacité énergétique (JTEE), organisées les 17 et 18 décembre et consacrées en partie à l’évaluation des avancées de ce programme, des intervenants ont confirmé que ce projet sera d’une grande importance pour le développement du sens de l’énergie positive chez les citoyens et au sein des collectivités locales, en les sensibilisant sur les défis de l’avenir en matière de consommation rationnelle de l’énergie, tout en se projetant vers le recours aux énergies renouvelables et non polluantes.

«Ce projet est une action multidisciplinaire qui a pour objectif de réunir plusieurs acteurs nationaux pour le concrétiser, surtout qu’il demeure important pour l’Etat et les collectivités locales de trouver des moyens pour produire une énergie propre et non coûteuse.

C’est dans ce contexte que nous organisons ces journées pour un échange d’expériences entre les différentes parties», a noté le Pr Djamel Hamana, directeur de l’ENPC, organisatrice de cet événement sponsorisé par le Groupe des sociétés Hasnaoui (GSH), qui a marqué une forte présence dans le hall de l’école grâce à une exposition intéressante de ses produits, ayant attiré l’attention d’une foule d’étudiants.

Un projet avec des produits locaux

Suivie avec grand intérêt par les nombreux présents, dont des spécialistes en matière d’énergie, des experts, des architectes, des enseignants et d’étudiants de l’ENPC, l’intervention du Pr Abdelhamid Aberkane, ex- ministre de l’Enseignement supérieur, et ex-maire de la ville d’El Khroub, a apporté beaucoup d’eau au moulin des promoteurs du projet du «bâtiment intelligent».

Il dira à ce propos : «A travers ce genre de projet que nous avons soutenu dès son lancement, il est
impératif de sensibiliser la société sur cette problématique de l’économie d’ énergie, pour parvenir à développer le concept de la ville intelligente, il est aussi important d’avoir une vision éthique et morale, car il ne s’agit pas d’une question purement technique, mais il faut aussi trouver des solutions aux défi s qui se posent dans la gestion des villes et qui touchent tous les aspects de la vie des citoyens.»

Une intervention qui donne toute son importance à un projet, dont le point le plus positif demeure dans sa conception basée sur l’intervention de partenaires nationaux et avec des moyens produits localement. Dans ce contexte, l’on saura à travers l’exposé présenté par Dr Semmari, enseignant à l’ENPC et cheville ouvrière de ce projet, que depuis son lancement, il y a près de deux ans, l’idée à réussi à emballer déjà dix partenaires, dont des organismes nationaux, des bureaux d’études, des entités économiques, en plus du soutien de l’APC d’El Khroub, exprimé à travers son président, le Dr Bouras, présent à l’ouverture de ces journées techniques.

Des contacts sont en cours pour faire adhérer d’autres partenaires qui pourront apporter un plus dans la concrétisation du projet.

Mais il faut dire que les choses tendent vers l’optimisme, surtout que l’étude menée durant 24 mois a permis de jeter les bases sérieuses en matière de recherche des solutions optimales, à travers les données sur le comportement humain, l’impact des surfaces des fenêtres, de la protection solaire, du vitrage et de la variation de l’épaisseur de l’isolant.

Des résultats qui restent à optimiser pour un meilleur rendement pour un bâtiment appelé à produire de l’énergie plus qu’à en consommer. Le projet, qui a démarré difficilement au mois de février 2017, suscite déjà beaucoup d’enthousiasme parmi différents acteurs dans le domaine du bâtiment et de la rationalisation de la
consommation de l’énergie dans une période marquée par une sérieuse crise énergétique.

Le projet a déjà fait de grands pas, surtout qu’il demeure réaliste et réalisable pour apporter des solutions durables et surtout économiques.

Pour rappel, l’assiette qui devra abriter le projet est située juste à proximité de l’école, à quelques encablures du bloc administratif, sur une superficie d’environ 250 à 300 m2.

Elle abritera un bâtiment surélevé, qui bénéficiera d’une bonne dose d’ensoleillement et d’un couloir d’air. Ce qui en fera un lieu idéal.

Source: https://www.elwatan.com/pages-hebdo/etudiant/ecole-nationale-polytechnique-de-constantine-le-projet-du-batiment-a-energie-positive-avance-a-grands-pas-19-12-2018