Le deuxième congrès du Syndicat national des architectes algériens agréés (SYNAA), s’est tenu le 19 janvier 2019, à la salle El Djazaïr du Palais des expositions d’Alger (SAFEX), sous le thème : « Architecte, un métier à conforter ».

Le directeur général du Groupe des Sociétés HASNAOUI (GSH), M. Omar HASNAOUI a, en marge des travaux du congrès, co-animé avec Mme Hasna HADJILA, présidente du SYNAA, une conférence sur « la qualité de la commande architecturale et ses effets sur les conditions d’exercice des architectes ». Ce panel a proposé des réflexions pertinentes à travers les différentes interventions d’économistes, d’architectes et d’opérateurs du secteur du bâtiment. Prenant la parole, M. Abdelkarim BOUDRAA, économiste et directeur de l’institut IICOM, s’est, d’abord, interrogé sur la réalité de la qualité de la commande publique en tant que levier de la qualité architecturale. Il a également évoqué le rôle de l’architecte consistant à mettre en avant l’intérêt public et le bien-être citoyen. Pour M. Omar HASNAOUI, la commande architecturale en Algérie est étroitement liée à la commande publique. « Celle-ci est régie par un cahier des charges des plus rigides qui ne permet pas à l’architecte de s’exprimer librement, d’innover et de proposer des solutions adaptées au contexte actuel », fait-il remarquer. Et de rappeler que l’architecte fait partie d’un écosystème économique soumis à un certain nombre d’aléas et confronté à des défis importants en ce qui concerne, entre autres, la consommation et l’économie d’énergie. « L’économie d’énergie est un axe majeur dans la politique de développement du Groupe des sociétés HASNAOUI. Le logement que nous réalisons aujourd’hui doit efficacement prendre en charge cet aspect déterminant dans l’acte de bâtir. Il y va de l’intérêt des générations futures », souligne-t-il. Dans ce sens, M. Omar HASNAOUI a mis l’accent sur la nécessité de développer les solutions d’isolation thermique dans le secteur du bâtiment en Algérie. « La généralisation des solutions et techniques d’isolation thermique passe inéluctablement par une révision des clauses contenues dans les cahiers de charges et une maitrise qualitative de la commande publique », explique-t-il. Le directeur général du Groupe des Sociétés HASNAOUI précise, à ce propos, que la commande publique en Algérie porte principalement sur la réalisation de logements sociaux-locatifs destinés aux classes sociales les plus démunies. Et c’est cette frange importante de la société qui a, ajoute-t-il, le plus besoin de limiter sa consommation d’énergie. « Depuis 2008, le Groupe des sociétés HASNAOUI construit des logements avec isolation thermique par l’extérieur. Ce système constructif très simple à appliquer a permis une économie d’énergie de l’ordre de 40% », révèle-t-il, estimant que le coût d’un logement avec isolation thermique ne peut être plus cher que celui réalisé avec un procédé traditionnel. « En éliminant la double paroi, remplacée par des matériaux isolants, l’acquéreur augmente la surface habitable du logement. Mieux, à long terme, c’est sur la facture de consommation d’énergie que ressortent tous les bienfaits de l’isolation thermique par l’extérieur », poursuit-il.

Repenser notre approche par rapport au coût final du logement

S’agissant de la structure financière de la commande publique et son incidence sur l’acte architectural, M. Omar HASNAOUI note que celle-ci constitue un « élément limitatif à tout acte architectural de qualité ». « Le prix du mètre carré du bâti pour le logement social, actuellement arrêté à 40 000 dinars, répond à une problématique purement budgétaire. Sérieusement, nous ne pouvons prétendre à réaliser des logements de qualité avec un tel prix », soutient-il. Il est essentiel de repenser notre approche par rapport au coût final du logement et aux possibilités qu’offrent les nouveaux systèmes constructifs en termes d’économie d’énergie, au-delà de la problématique budgétaire de la commande publique.

Lors des débats, M. Omar HASNAOUI est revenu sur l’importance que revêt l’implication des architectes dans la conception et la réalisation de cités intégrées et intelligentes, à l’image de la cité El Ryad construite par le Groupe des sociétés HASNAOUI à Oran. Une cité comprenant des infrastructures publiques et de loisirs, telles qu’une école, collège, crèches pour enfants, des espaces de jeux pour enfants… « Il ne s’agit pas seulement de construire des cités résidentielles, mais des espaces de vie, pour promouvoir le vivre ensemble et permettre de construire le citoyen de demain », insistera-t-il. Pour lui, les pouvoirs publics ont cette lourde responsabilité d’accompagner l’initiative privée et de se positionner en tant que facilitateur et régulateur d’un segment d’activité régi, avant tout autre chose, par la loi de l’offre et de la demande. « Le promoteur privé a pour souci de rentabiliser au maximum les maigres assiettes foncières mises à ses dispositions. Alors que les pouvoirs publics sont tenus de définir clairement les règles du jeu pour encourager les initiatives qualitatives dans l’acte de bâtir. Mais, force est de constater, que la réalité du terrain est tout autre et les contraintes nombreuses », souligne M. Omar HASNAOUI, tout en réitérant son vœu de voir réadapter les cahiers des charges au contexte actuel, en sus du respect des plans d’urbanismes en matière d’aménagement des espaces et de construction. « Malgré cela, je constate personnellement qu’il existe de nombreuses bonnes volontés qui sont en train d’émerger un peu partout à travers le territoire national avec ce souci de perfection et de qualité du bâti », dira-t-il. Et de préciser que les acquéreurs de logements sont de plus en plus exigeant sur la qualité du bâti, la qualité de vie au sein des cités résidentielles neuves, la proximité des commodités et des équipements publics tels que le transport et les activités de service. « J’espère que la dynamique observée ces dernières années dans le secteur de la promotion immobilière puisse être accompagné sur le plan du contrôle de qualité avec une implication plus forte de certains organismes tels que le CNERIB pour une meilleure réglementation de la production des matériaux de construction. Dans cette optique, l’architecte est appelé à être exigeant envers les industriels, dont nous faisons partie, pour l’approvisionnement du marché national en matériaux répondant aux normes universelles requises », conclut M. Omar HASNAOUI.